Le Luthier de Tuk-Istadar

Dans les tréfonds de Tuk-Istadar, ville d’ombres et de brumes,
Où les rues murmurent des secrets sous le voile de la lune,
Un luthier, maître des cordes, façonnait des rêves d’écume,
Ses mains dansaient sur le bois, en une quête opportune.

Ses violons chantaient la nuit, d’une mélodie profonde,
Des airs anciens, oubliés, qui traversent les secondes.
Chaque note, un frisson d’horreur, dans l’écho des mondes,
Révélait des vérités, dans les abysses fécondes.

Les habitants, craintifs, évitaient sa porte close,
Car de son antre s’échappaient des harmonies grandioses.
Des airs qui parlaient d’Y’ha-nthlei, de R’lyeh la morose,
Et des créatures qui, dans le noir, se métamorphosent.

Le luthier, aux yeux éteints, ne voyait plus le jour,
Son âme s’était perdue, dans un éternel détour.
Il sculptait, inlassable, guidé par un étrange amour,
Pour les sons de l’au-delà, qui l’appelaient toujours.

Un soir, sous une éclipse, son chef-d’œuvre fut achevé,
Un violon d’ébène, orné de runes à la clarté relevée.
Quand il en joua, le voile entre les mondes fut soulevé,
Et Tuk-Istadar sombra, dans un silence à jamais préservé.

Le luthier fut emporté, par des mains invisibles et froides,
Vers des contrées où la folie est reine, où l’esprit se noie.
Son violon, seul vestige, repose encore dans sa paroisse,
Témoin muet d’un savoir interdit, d’une effroyable voix.

Ainsi finit l’histoire, du luthier de Tuk-Istadar,
Qui cherchait dans les étoiles, un destin peu ordinaire.
Dans les méandres du temps, son art reste un avatar,
D’une beauté terrifiante, d’un savoir solitaire.

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